Lourdes en Somme : méditation de Don Edouard
A l’occasion de cette semaine du 15 août nous pouvons lire ou relire les méditations proposées lors de la semaine de Lourdes dans la Somme.
Voici la quatrième et dernière
L’Immaculée Conception
Méditation de Don Edouard.
Je suis « l’Immaculée Conception ».
Qu’est-ce que cela signifie pour moi aujourd’hui ? Je suis » l’Immaculée Conception ».
Est-ce que ça veut dire que Marie est inaccessible, elle a marché sur la terre, sur la pointe des pieds, elle a juste effleuré ou est-ce qu’elle a vraiment vécu ma condition d’homme, ma condition d’humanité comme le Christ l’a vécue. ? D’ailleurs vous savez le Christ, lui qui était de condition divine, ne retint pas, pour lui, cette condition divine, mais il s’est fait obéissant, obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix. Il est descendu, il s’est abaissé et après il a été exalté mais il a connu l’obéissance à son père jusqu’à même devenir esclave, il a pris sur lui le péché des hommes.
Et Marie, elle a été humaine, elle qui est « l’Immaculée Conception », elle a participé comme le Christ à l’obéissance à Dieu et elle a pris toute notre humanité dans toutes ses dimensions, elle n’a pas fait semblant d’être une femme pétrie de la terre. On le voit très bien dans sa relation avec son fils, elle, qui a vécu tous les grands mystères de la Foi : l’Incarnation, le Mystère Pascal, la mort et la Résurrection du Christ et puis la Pentecôte. Elle, qui a tout vécu du Mystère du Christ, elle est très proche de nous. Et pour nous, c’est important parce que nous pouvons être disciples de Marie, qui elle-même disciple du Christ qui lui-même obéit à son père.
Vous voyez, on peut rentrer dans ce grand mouvement, une adhésion à la volonté.
Regardons un petit peu plus la Vierge Marie, elle, dont le vieillard Syméon a dit, vous vous souvenez, à la présentation au temple : « Un glaive de douleurs te transpercera le coeur, un glaive de douleurs ! »
Marie, elle a participé vraiment à la souffrance du Christ et à son obéissance.
Je me souviens de cette scène qui m’a beaucoup marquée, de Jésus retrouvé au temple après trois jours. Vous vous souvenez de ce que dit Marie. Elle dit : « Vois, ton père et moi, comme nous étions angoissés en te cherchant ».
Mais Jésus dit : « Mais je dois être aux affaires de mon Père. Ne savez-vous pas que je dois être aux affaires de mon Père ? » Alors il aurait été soumis, obéissant. Mais Marie a reçu cette première humiliation de son fils qui lui dit : « Je ne suis pas seulement à toi, Marie, je ne suis pas seulement à Joseph, mais je suis aux affaires de mon Père ».
Elle l’avait déjà, je pense, pressenti au moment de l’Adoration des Mages, quand ils ont apporté l’or, la myrrhe et l’encens. Elle a déjà senti que son fils ne lui appartenait pas totalement.
Souvenez-vous d’autres scènes, à Cana, le premier signe de Jésus. Quand Marie essaie d’indiquer : « Ils n’ont plus de vin »
« Femme, qu’y a-t-il entre toi et moi »?
Vous croyez que Marie n’a pas reçu cela avec amertume, avec douleur dans sa vie de femme ? Elle a progressé dans la Foi, elle a suivi son fils sur le chemin mais elle a dû accepter aussi ce dépouillement, cette purification de ce qu’elle est dans son humanité, elle qui est une disciple aussi et qui a besoin de vivre le fait d’être émondée, comme la vigne a été émondée , cette parole qui est comme un glaive de douleur, cette parole l’a émondée dans son chemin de foi, de dépouillement, de ce qui était sa volonté propre et elle a dû donner son fils. C’est vraiment un chemin de vie spirituelle, à l’école de celui qui a lui-même appris à faire la volonté du Père. « Femme, qu’y a-t-il entre toi et moi » ?
Alors le Seigneur Jésus fait ce qu’elle a indiqué puisque il va changer l’eau en vin, même elle retient, elle médite toutes ces choses dans son cœur, quand elle a retrouvé son fils à douze ans, quand elle est à Cana, elle médite tous ces événements, ces paroles dans son cœur, mais elle les vit aussi comme une souffrance, un détachement.
Souvenez-vous de cette parole : vous savez : Marie est avec les cousins, on appelle cela les frères de Jésus, les cousins de Jésus, avec sa parenté, et Jésus passe un peu pour un fou. Jésus ne mange pas, il n’avait pas le temps de manger, la nuit, il ne dort pas, il prie, il rassemble des gens autour de lui, il a une réputation qui commence à grandir, et bien Marie vient le chercher : « Ta mère et tes frères sont là-dehors qui cherchent à te parler ».
« Qui sont ma mère et mes frères » ?
Vous entendez, vous, je pense à celles qui m’écoutent et qui sont mères, votre enfant qui vous dit : « Mais qui est ma mère » ?
Ma mère, c’est plutôt celui qui écoute la Parole de Dieu et qui la met en pratique. Quelqu’un lui avait dit : « Heureuse celle qui t’a conçu et qui t’a allaité » ! Et Jésus dit : « Heureux plutôt celui qui écoute la Parole de Dieu ».
Et c’est des petites paroles crucifiantes que Marie a vécues parce qu’elle a été entraînée dans ce grand mouvement d’abaissement que son fils a vécu lui-même, le dépouillement de lui-même pour faire la volonté du Père. IL a appris la volonté du Père.
Pensons aussi à ces saintes femmes qui entouraient Jésus pendant toute sa mission. Vous savez, elles l’aidaient de leurs biens, elles s’occupaient de la vie du groupe, elles s’occupaient de Jésus, peut-être qu’elles s’occupaient de ses vêtements, elles faisaient les courses, peut-être qu’elles prévoyaient un peu les déplacements. C’est un peu le rôle d’une mère, en plus, lui c’est son fils unique, et c’est un fils unique qui n’est pas marié. Et bien Marie apprend aussi le dépouillement de laisser son fils à d’autres femmes qui vont s’occuper de lui. Ce n’est pas si simple, on va mettre des petits détails comme cela, de cette purification, que va vivre la Vierge Marie jusqu’au pied de la croix.
« Voici ton fils ».
D’une certaine manière, je ne suis plus ton fils et au pied de la crois, Jésus dit à Marie : « Voici ton fils » en parlant de Jean, le disciple que Jésus aimait. Encore un signe de dépouillement, d’apprentissage de la volonté. L’agonie que Jésus a connue au Jardin des Oliviers : « Père, que cette coupe s’éloigne loin de moi » !
Est-ce que Marie ne l’a pas connu, elle aussi ce dépouillement progressif, elle qui suivait le Christ mais qui devait s’en détacher ? Elle, qui avait, toute sa place dans le cœur de son fils, mais elle a été un modèle de la Foi, un modèle de l’Espérance, un modèle de la Charité, un modèle de disciple, qui apprend à faire la volonté d’un autre, qui apprend qu’il y a plus de joie à donner qu’à recevoir, y compris de la part de son fils, y compris de la part de Dieu.
Donc Marie, vraiment, c’est un modèle de cette parole de Dieu que nous aimons, qui nous purifie, qui nous fait grandir, qui nous dépouille de ce qui fait notre « moi » égocentrique, qui nous ouvre à la volonté de Dieu, qui, nous ouvre à la volonté du Christ
Alors avec Marie, je suis ce chemin de dépouillement, oui elle est « l’Immaculée Conception », mais elle est vraiment humaine, elle est vraiment femme, elle vit une vie spirituelle, elle est guidée, elle est formée par son fils.
Et moi, je veux être formé par Marie ou en Marie, à l’école du Christ, pour être un vrai disciple, pour apprendre aussi le chemin de la croix, le chemin du Mystère Pascal, qui est le seul chemin qui ouvre vraiment le Salut et qui fait que Marie est un témoin pour aujourd’hui.
Marie est un témoin pour aujourd’hui.
Publié le 13 août 2020, dans Non classé. Bookmarquez ce permalien. Commentaires fermés sur Lourdes en Somme : méditation de Don Edouard.