Archives Mensuelles: février 2022

Célébration des Cendres, un symbole de Carême

cendresPour mieux comprendre le mercredi des cendres, voir ici

Paraboles de la vie ordinaire

Nous vous proposons une méditation du Père Marcel Domergue, jésuite, sur les textes de la messe du 27 février 2022: « Paraboles de la vie ordinaire » : ici .

Ensemble dans l’espérance

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 ( 8ème Dimanche du Temps Ordinaire – 27 Février 2022)

Avant d’entrer en Carême, nous recevons trois petites paraboles : un aveugle qui conduit un autre aveugle, la paille ou la poutre dans l’œil et l’arbre qui se reconnaît à ses fruits.

Un aveugle ne peut se diriger que s’il y a une personne ou un animal pour le guider en toute confiance. Jésus se présente à nous comme la lumière, celle d’un guide qui nous aide à avancer et à sortir de nos aveuglements. Est-Il ce guide, cet appui pour nous ?

Avec la deuxième parabole, nous sommes vivement interpellés sur nos manières de juger les autres.  « Que nos critères soient ajustés selon le cœur et le regard de Dieu », nous dit Jésus !

La troisième parabole renchérit ces appels à la conversion. L’évangile vient nous rappeler qu’« un bon arbre ne donne pas de fruit pourri et que jamais non plus un arbre qui pourrit ne donne de bon fruit ». Belle image du Créateur qui crée l’homme pour donner la vie en abondance, comme un arbre vigoureux qui donne de beaux fruits. C’est le désir de Dieu que nous choisissions de faire le bien, en nous laissant nourrir à la sève de sa Parole.

Nous sommes donc invités à regarder nos propres défauts, afin de changer nos cœurs et de mieux aimer à la manière du Fils du « Très Haut ». Demandons la force de l’Esprit !

     Jean-Marc Boissard, prêtre


Agenda


 Samedi 26 février – 9h15/17H – Amiens – La Providence- Journée Diocésaine sur le Synode Romain
Réunion ouverte à tous ceux qui désirent apporter leur contribution. Pièce jointe pour s’inscrire.


Samedi 26 février – 18h – messe à Pont-Noyelles

baptême de Gabin Deryck pendant la messe.

Dimanche 27 février– 10h30 – messes à Fouilloy et à Villers-Bretonneux
Dimanche  27 Février–Corbie- réunion de préparation au mariage à la salle paroissiale


Lundi 28 Février : 10h – réunion de l’EPP de Saint Martin de l’Hallue

Mardi 1er Mars – 8h30 – Laudes -17h30 messe à la chapelle Ste Colette suivie de l’adoration eucharistique 

MERCREDI des CENDRES 2 MARS : messe de secteur à 19h00 à Fouilloy 

Jeudi 3 mars – récollection des prêtres à la maison diocésaine

Vendredi 4 – 15h – messe à la Chapelle de l’Hôpital de Corbie


Samedi 5 Mars – 18h – messe à Villers-Bretonneux 

Dimanche 6 Mars – 10h30 – messes à Corbie (fête de sainte Colette) et à Querrieu


Veilleurs solidaires

METS TA JOIE DANS LE SEIGNEUR 

Avec le geste liturgique de l’imposition des Cendres, nous entrerons en Carême le mercredi 2 Mars. Le Carême est un temps de marche, de marche ensemble, d’autant plus que nous sommes, grâce à la visite pastorale de notre évêque, du 30 mars au 3 avril prochain, dans une dynamique d’unité de secteur ainsi que dans une démarche synodale diocésaine et universelle…

Pour le croyant, le Carême est le temps du pas à pas journalier, pendant 40 jours, vers Pâques.

Marcher avec la PAROLE de DIEU, marcher avec la PAROLE de l’ÉVANGILE, pour que passe en nos vies l’ESPRIT de DIEU : Parole pour insuffler un air nouveau, Parole pour que nous soyons recréés à l’image du Christ…  Quarante jours pour être à nouveau pétris de l’Évangile…


Prière

Dieu d’amour, transforme-nous par ton Esprit d’amour : que nos pensées deviennent tes pensées et nous aurons, pour nos frères

Aimez vos ennemis

Nous vous proposons une méditation du Père Marcel Domergue, jésuite, sur les textes de la messe du 20 février 2022: « Aimez vos ennemis » : ici .

Accueillir la nouveauté du Christ

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(7ème Dimanche du temps ordinaire – 20 Février 2022)

Nous nous demandons parfois ce qui différencie les chrétiens des autres personnes. Dans ce passage d’évangile, Jésus nous donne une réponse : c’est l’amour des ennemis. Commandement qui nous paraît bien difficile, mais Jésus nous demande de vivre ce qu’il a choisi de vivre.

Tout au long de sa vie publique, le Christ-Jésus s’attire des ennemis, car ses paroles et ses gestes prophétiques sont inacceptables pour bon nombre de ses contemporains. On ne le comprend pas. Ses ennemis iront jusqu’à le faire mourir hors de Jérusalem. Sur la croix, Jésus demandera au Père de pardonner ce qu’ils font. Il nous révèle ainsi la nouveauté de l’Évangile, qui se manifeste dans la bonté et la miséricorde divine, sans compter.

« Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux ». Une fois encore, l’apprentissage auquel le Christ nous appelle est celui du don. Le don que le Christ fait de lui-même ne doit-il pas devenir la mesure de notre don personnel ?

Reprenons conscience que, dans chaque eucharistie, nous recevons en communion, le don du don, le Christ, source de tout don véritable. Rendons grâce, qu’Il soit béni !

     Jean-Marc Boissard, prêtre


Agenda


Vendredi 18 février – 10h45- messe à la Résidence Firmin Dieu de Villers-Bretonneux


Samedi 19 février – 18h – messe à Villers-Bretonneux

Dimanche 20 février – 10h30 – messes à Fouilloy avec l’Hospitalité Picarde et à Pont- Noyelles
Baptême de Gabin Deryck pendant la messe de Pont-Noyelles


Mardi 22 février – 8h30 – Laudes -17h30 messe à la chapelle Ste Colette suivie de l’adoration eucharistique 

Mardi 22 févrierCorbie – 14h/16h30 – Réunion des Équipes funérailles avec l’Équipe Diocésaine

Mercredi 23 février –14h15 – Corbie-Paroisse Ste Colette : réunion des répondants de villages à la salle paroissiale dans la perspective de la visite pastorale

 Samedi 26 février – 9h15/17H – Amiens – La Providence- Journée Diocésaine sur le Synode Romain
Réunion ouverte à tous ceux qui désirent apporter leur contribution. Pièce jointe pour s’inscrire.


Samedi 26 février – 18h – messe à Pont-Noyelles

Dimanche 27 février– 10h30 – messes à Fouilloy et à Villers-Bretonneux
Dimanche  27 Février–Villers-Bretonneux- réunion de préparation au mariage à la salle paroissiale  


Veilleurs solidaires

Le regard chrétien ne voit pas, dans les plus faibles, un poids ou un problème, mais des frères et des sœurs à accompagner et à garder. Pape François

La famille est le lieu des plus grands soutiens. Permettre à des enfants handicapés d’aller en classe avec les autres est inestimable. Clara Dupont-Monod, Prix Femina 2021 et prix Goncourt des lycéens.

Personne ne naît pour tuer au nom de Dieu. Roseline Hamel, sœur du Père Hamel.


Prière

Seigneur Jésus, Toi l’homme des Béatitudes, Toi, le pauvre, le doux, le juste, le miséricordieux, donne-nous de vivre par Toi, avec Toi et en Toi. Quels que soient les évènements que nous traversons ou les difficultés que nous avons à affronter, permets que nous n’oublions jamais que Tu marches avec nous, que Tu nous prends par la main, et qu’être heureux, c’est Te savoir à nos côtés quoi qu’il nous advienne.

Ainsi soit-il.    

Chantal Lavoillotte

Le temps du désir

Nous vous proposons une méditation du Père Marcel Domergue, jésuite, sur les textes de la messe du 13 février 2022: « Le temps du désir » : ici .

Chercher le bonheur avec Jésus 

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(6ème Dimanche du temps ordinaire – 13 Février 2022)

« Heureux est l’homme qui met sa foi dans le Seigneur, il est comme l’arbre planté près d’un ruisseau qui donne du fruit en son temps, jamais son feuillage ne meurt ». Le psaume de ce dimanche enracine la prière d’émerveillement du croyant.

La prière du psaume éclaire l’Évangile de Luc qui nous retrace le récit des « Béatitudes », paroles prononcées par Jésus aux gens qui venaient des ports de la Méditerranée pour l’écouter. Jésus invite ses contemporains à choisir entre deux voies : celle qui conduit au bonheur et celle qui conduit au malheur. « Heureux », ce mot rejoint l’attente et le désir de tout être humain… « Malheureux êtes-vous… » expression à comprendre non pas au sens de malédiction mais de lamentation. Jésus s’offusque que nous mettions notre confiance dans les biens de ce monde et dans ce qui est mortel. Au contraire, le bonheur est à chercher avec Jésus à nos côtés, dans un chemin d’humilité et de pauvreté. Chemin, certes difficile, mais chaque jour est un nouveau pas sur notre route vers Dieu. Laissons-nous donc guider par la confiance dans le Seigneur. Il nous apprend à Lui rester fidèle, à croire pleinement en Lui !

  

  Jean-Marc Boissard, prêtre


Agenda

Vendredi 11 février– Corbie – 15h – messe à la Résidence du Parc – Notre-Dame de Lourdes


Samedi 12 février– 18h – messe à Pont Noyelles

Dimanche 13 février– 10h30 – messes à Aubigny et Villers-Bretonneux – Dimanche de la Santé.
 Baptême de  Marie Brisse
Quête supplémentaire pour le chauffage et les travaux d’entretien au presbytère de Corbie


Mardi 15 février – 8h30 – Laudes -17h30 messe à la chapelle Ste Colette suivie de l’adoration eucharistique

Vendredi 18 février – 10h45- messe à la Résidence Firmin Dieu de Villers-Bretonneux


Samedi 19 février – 18h – messe à Villers-Bretonneux

Dimanche 20 février – 10h30 – messes à Fouilloy avec l’Hospitalité Picarde et à Pont- Noyelles


Mardi 22 février – 8h30 – Laudes -17h30 messe à la chapelle Ste Colette suivie de l’adoration eucharistique 

Mardi 22 févrierCorbie – 14h/16h30 – Réunion des Équipes funérailles avec l’Équipe Diocésaine

Mercredi 23 février –14h15 – Corbie-Paroisse Ste Colette : réunion des répondants de villages à la salle paroissiale

 Samedi 26 février – 9h15/17H – Amiens – La Providence- Journée Diocésaine sur le Synode Romain
Réunion ouverte à tous ceux qui désirent apporter leur contribution. Pièce jointe pour s’inscrire.


Samedi 26 février – 18h – messe à Pont-Noyelles

Dimanche 27 février– 10h30 – messes à Fouilloy et à Villers-Bretonneux           


Veilleurs solidaires

Journée mondiale du malade et dimanche de la santé

En France, cet événement se vit en paroisse, proche du 11 février. L’Église est présente sur le terrain de l’accompagnement, au sein des aumôneries hospitalières avec ses équipes de bénévoles qui œuvrent aux côtés d’associations laïques dans lesquelles tant de personnes de bonne volonté s’engagent aussi. Encourager tous ces volontaires qui, dans les plus petits villages et les plus grands hôpitaux, dans la discrétion et la simplicité, se rendent présents au jour le jour à l’autre, malade, seul, isolé, est l’une des dimensions du dimanche de la santé.

A cette occasion, nous aurons la joie de remercier au cours de la messe, à Aubigny, Réjane Vitasse qui part en retraite après tant d’années passées au Centre Hospitalier de Corbie et d’accueillir celle qui prend le relais de l’aumônerie, Marie-Josée Bidart.

Messe de saint Anschaire : quelques photos

Messe de la saint Anschaire : homélie de Mgr Le Stang

Mgr Le Stang

Frères et sœurs,

L’Écriture Sainte, l’histoire de l’Église, et bien des hommes et des femmes de notre temps, nous livrent des récits de leur rencontre brûlante avec Dieu, expérience qui les a touchés en plein cœur et a transformé leur vie. La liturgie de ce jour nous remet en présence trois personnages bibliques immenses : le prophète Isaïe qui, bien des siècles avant la venue de Jésus, reçoit au Temple sa vocation. Qui enverrai-je ? s’entend-il dire. Me voici, envoie-moi, répond le prophète Isaïe, purifié par le feu de Dieu et libéré de sa peur et de son sentiment d’être indigne. Puis Paul : il annonce le Christ vivant, lui « l’avorton » qui persécutait l’Église avant de rencontrer Jésus sur le chemin de Damas. Et enfin Pierre, transformé en pêcheur d’hommes, après le miracle de la pêche miraculeuse qui le bouleverse et l’effraie. À leur suite, tant d’autres ont pris le relais, tel Saint Anschaire né, ici, à Fouilloy en 801.

En ce site monastique de Corbie, des hommes, suivant dès le VIII° siècle la Règle de saint Benoît, ont tout donné pour un seul désir : chercher et servir Dieu. Des hommes de la trempe d’Isaïe qui se voulaient simplement être purifiés par l’amour de Dieu et le chercher tout au long de leur vie. Mais ces hommes-là, en entrant en contact avec Dieu, ont entendu son incroyable compassion pour le monde. L’abbaye était un lieu d’hospitalité et d’aumône. Jésus regarde les foules et constate qu’elles sont comme des brebis sans berger. Isaïe entend la voie de l’ange qui dit : qui enverrai-je ? et il dit : envoie-moi.

Saint Anschaire connaissait par cœur ces textes, comme tous les moines de l’époque. Pas d’ordinateur ou d’outils numériques pour remplacer la mémoire en ce temps-là. Les moines étaient copistes. Ils recopiaient la Bible et les grands textes de l’Église, les textes des papes et des conciles. Dans ses écrits, Anschaire rajoutait des versets bibliques pour l’inciter à être plus fervent, à demander pardon, à être plus saint. Entre ces moines du IX° siècle et les apôtres de la pêche miraculeuse sur le lac, il n’y a pas beaucoup de distance. Ils croient en ces événements narrés par la Bible, ils rencontrent Dieu qui fait des miracles, ils se laissent envoyer par lui comme pécheurs d’hommes.

Pouvons-nous simplement imaginer ce que vivaient les moines de Corbie qui vont en 822 fonder à Corvey une abbaye nouvelle, non loin des terres du Nord de l’Europe, très hostiles au christianisme ? Nous avons été, sur nos terres de la Somme, très marqués par les horribles guerres mondiales : elles ont fait de nous des victimes, des gens brisés, chassés, détruits. Mais il ne faut pas oublier que ces terres où nous vivons, recouvertes de forêts au Moyen-âge, ont hébergés aussi des abbayes extrêmement puissantes rassemblant des hommes nombreux, courageux, cultivés, qui ont eu un rayonnement extraordinaire. Ces hommes ont posé, avec bien d’autres communautés monastiques, les bases de l’Europe telle que nous la connaissons aujourd’hui.

Ces moines n’avaient qu’une idée en tête : vivre l’Évangile à 100%. Anschaire était de ceux-là. Habité lui aussi par ses rencontres intimes avec le Seigneur, et envoyé à Corvey, dès 823, il fut l’un des leaders de la nouvelle abbaye… et très vite ( à partir de 826) un acteur majeur de l’évangélisation de cette région.  Les moines n’étaient pas seulement moines au sens actuel, homme de prière reclus dans un monastère comme à Saint Wandrille ou au Bec Hellouin. Ils étaient enseignants et missionnaires. Ils vivaient certes en communauté, priaient les psaumes chaque jour durant leurs offices. Mais ils instruisaient aussi le Peuple, aidés des écrits qu’ils recopiaient. Et ils prenaient la route : la vie de saint Anschaire est une épopée extraordinaire, entre la Picardie, l’Allemagne actuelle, les pays scandinaves dans leur immensité, sans oublier les rencontres avec le Pape à Rome, qui le nomma archevêque et légat pontifical en cette Europe du Nord.

Cette vie, racontée par un de ses contemporains et frère, Saint Rambert, en un ouvrage de grande qualité historique et littéraire, narre une aventure incroyable. Le simple mot de viking évoque pour nous de valeureux et cruels guerriers scandinaves. Imagine-t-on qu’ils vénéraient des Dieux qui leur ressemblaient, des dieux guerriers, par lesquels ils se sentaient galvanisés pour devenir des hommes de violence et des combattants sans pitié ? Était-il concevable de convertir à la véhémence de l’amour de Jésus, à l’adoration d’un Sauveur crucifié, ces hommes éduqués pour se battre et dominer les autres ? C’est pourtant ce que firent ces moines médiévaux, Saint Anschaire, courageux, tenace, ascète, parfois seul, bon politique et toujours prêt à mourir en martyr pour le Christ. Lui, avec ses compagnons, à bien des reprises, donna tout pour planter l’Église en Suède et autres lieux.

Sommes-nous dans une époque complétement différente ? Oui et non. Il y a apparemment moins de violence et d’hostilité au message chrétien. En apparence cependant : la violence n’est jamais loin dans nos sociétés et beaucoup sont prêts à écraser les autres pour parvenir à leurs fins. Et pourtant, nous le savons aussi, des siècles de christianisme ont marqué notre culture et la foi au Christ a pris corps ici et a donné de belles aventures de sainteté, d’amour de Dieu et de service des hommes. Il reste des braises de cette intense présence chrétienne chez nous. Il nous faut souffler dessus pour que le feu reprenne. Ici à Corbie et Fouilloy, tout prêt des saintes reliques de ce moine (son bras notamment), devenu très rapidement le saint patron de la Scandinavie, sans oublier les saints qui vécurent aussi en ces lieux, sainte Colette et tant d’autres, je rêve que se lèvent des hommes et des femmes qui cherchent Dieu avec toute l’énergie de leur être. Des hommes et des femmes qui par leur culture, leur désir d’aller en eaux profondes, deviennent sur ordre du Christ, des pécheurs d’hommes, des sauveteurs en mer qui, comme saint Paul, annoncent le Christ Ressuscité à tous ceux qui coulent en pleine mer, sans boussole pour les guider.

Lors d’un discours à Paris, le Pape Benoît XVI, en 2008, avait dit : « Dans l’effondrement de l’ordre ancien et des antiques certitudes, l’attitude de fond des moines était de se mettre à la recherche de Dieu (..). Celui qui devenait moine, s’engageait sur un chemin élevé et long, il était néanmoins déjà en possession de la direction : la Parole de la Bible dans laquelle il écoutait Dieu parler… les chrétiens de l’Église naissante ne considéraient pas leur annonce missionnaire comme une propagande qui devait servir à augmenter l’importance de leur groupe, mais comme une nécessité qui dérivait de la nature de leur foi (…) Pour eux, la foi ne dépendait pas des habitudes culturelles, qui sont diverses selon les peuples, mais relevait du domaine de la vérité qui concerne, de manière égale, tous les hommes. » (Discours aux bernardins, 12.09.2008).

Nous aussi, en ce début de XXI° siècle, nous vivons la fin d’un monde ancien et d’antiques certitudes. La mondialisation, les modifications graves de l’environnement, les migrations multiples, les grandes transformations des mœurs… inquiètent : où allons-nous ? Que vont devenir nos sociétés ? Et au fond, qui sommes-nous en ce vaste monde ? C’est le moment pour des hommes et des femmes de méditation, de prière, de confiance et d’espérance, d’oser dire : ce monde vient de Dieu et il va à Dieu. Il doit être transformé en suivant un cap : celui du Bien Commun, qui n’est pas celui des nationalismes fermés, des intégrismes religieux ou laïcs. Ce monde a été voulu par Dieu pour la liberté de l’amour et pour l’espérance, dans le respect de la dignité de tous, de la conception à la mort. Il a été fait pour que chacun y trouve sa mission et sa vocation, source de joie profonde.

Je m’adresse à vous, les jeunes : ici, dans la Somme, au IX° siècle, un jeune élevé par les moines, Anschar (ou Anschaire), est devenu une des plus grandes figures de sainteté de l’Europe : moine, missionnaire, légat du pape, prêtre, archevêque. Il donnait tout pour annoncer la foi, pour libérer les esclaves, pour désarmer les guerriers… Il a vécu 10 vies en une seule. Et vous ? Que ferez-vous ? N’entendez-vous pas l’appel de l’ange qui vient vous bruler les lèvres et la voix qui dit : Qui enverrai-je ? N’entends-tu pas Jésus t’appeler comme il appela Pierre, Paul et les autres : viens et suis moi… je ferai de toi un pêcheur d’hommes. Laissant tout, ils le suivirent. Et nous, le suivrons-nous ?

Amen.

Cardinal Jean-Claude Hollerich : « Pour être entendue, l’église doit changer de méthode »