Archives Mensuelles: août 2020

Agenda du 30 août 2020

Mercredi 2 Septembre

 18h – messe à la Chapelle Sainte Colette

        Samedi 5 Septembre

 18h30 –  VILLERS-BRETONNEUX – messe anticipée

18h30 – QUERRIEU- célébration de la Parole de Dieu

 Dimanche 6 Septembre

10h30 – CORBIE – messe dominicale

Comportez-vous en chrétien : s’ajuster aux pensées de Dieu

Comportez-vous en chrétien : s’ajuster aux pensées de Dieu

Comme le prophète Jérémie et comme les apôtres Pierre et Paul ainsi que chaque croyant, nous sommes saisis par cet appel : « Mon âme a soif de toi, Seigneur mon Dieu ! » (Ps 62)

S’ajuster aux pensées de Dieu, chercher à accueillir chaque jour la volonté du Seigneur, telle est cette demande pressante de Jésus à ceux qui le suivent. Jésus, en homme libre et lucide, entrevoit sa passion et sa mort prochaine, annonce qu’Il va « souffrir beaucoup » par amour pour nous.

Mais Pierre, avec son bon sens ne comprend pas. Il réagit vivement. Alors le Christ-Jésus s’oppose à lui violemment. IL renverse les perspectives pour nous faire entrer dans celles de Dieu qui ne sont pas les nôtres et nous adresse cette parole : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive… »

Porter sa croix dans la vie quotidienne, c’est agir par amour des autres comme Jésus, leur donner priorité, accueillir la vie telle qu’elle se présente à nous. Cela demande des efforts, de la patience et de l’écoute intérieure …pour discerner. Sans nul doute, à certains jours, il nous faut prier devant la croix.

 Jean-Marc Boissard, prêtre

 

 

Question pour un champion

Question pour un champion

Si nous devions décrire Jésus, à quelqu’un qui n’en a jamais entendu parler, que lui dirions-nous ?

C’est près de la source du Jourdain et devant le sanctuaire dédié au dieu hindou Paon (symbole de résurrection et d’éternité), que le Christ-Jésus interroge ses disciples : « Pour vous, qui suis-je ? »

Il y aurait mille et une façons de définir Jésus. Mais l’apôtre Simon n’a pas besoin d’un long discours pour affirmer, de façon spontanée, sa foi : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ». En admiration devant cette réponse, Jésus rend témoignage au Père de lui avoir donné la lumière de la foi. Comparé à un roc, Simon reçoit la mission de devenir la pierre de construction de l’Eglise parce qu’il croit.

Jésus bâtit… Il commence avec Simon-Pierre, cet homme humble, à la foi solide, à qui Il confie la tâche de guider l’humanité à entrer dans le dessein d’amour de Dieu. Quel projet magnifique !

Et moi, qu’aurais-je envie de répondre au Seigneur ? Quels mots vais-je employer ? Réfléchissons-y, car notre réponse nous engage, nous lie, nous relie au Christ et à son Eglise ou nous en délie. Certes, l’Eglise peut nous blesser et nous décevoir. Elle ne sera jamais idéale parce que faite d’hommes et de femmes imparfaits, pêcheurs, mais elle repose sur le Christ Tête, frère et Sauveur, pierre angulaire de la Bonne Nouvelle de l’Evangile. On ne peut donc prétendre aller à Dieu en refusant l’Eglise.

 Jean-Marc Boissard, prêtre

 

 

Agenda du 23 août 2020

Mercredi 26 AOÛT 

18h – messe à la Chapelle Sainte Colette

Samedi 29 AOÛT

18h30 – Querrieu – messe anticipée

 18h30 – CORBIE – célébration de la Parole de Dieu

Dimanche 30 AOÛT

10h30 VILLERS-BRETONNEUX – messe dominicale

Dieu, anti raciste

Dieu, anti raciste

En se rendant au Liban, à Tyr et à Sidon, Jésus sait qu’il va rencontrer des gens différents, encore jamais côtoyés. Les juifs, en effet, n’aiment pas les Cananéens qu’ils traitent de « chiens ». C’est dans cette ambiance et ces connotations racistes qu’Il rencontre, de façon inattendue, une femme du pays.

Voici que cette femme vient troubler, par ses propos tenaces, la route de Jésus et de ses disciples. Elle lui demande avec force de guérir sa fille : « Prends pitié de moi, Seigneur, viens à mon secours ! » Devant l’attitude muette et fermée de Jésus, elle ne lâche rien. Au contraire, elle le supplie de tout son être. Et puis soudain, dans un retournement imprévu, Jésus l’exauce en émerveillement de sa foi. « Femme, ta foi est grande ! »

Dans cet Evangile, toutes les frontières sont franchies. Jésus n’est pas dans son pays et les conventions sont bousculées : une femme, une païenne lui adresse la parole. Jésus se laisse déranger et interpeller après l’avoir initialement rabrouée.

Jésus opère donc une révolution. Dieu nous est révélé comme le « tout autre ». Son amour « sauveur » est pour tous les hommes. Sa maison est pour tous les peuples (Isaïe). Quant à nous, quelle(s) grâce(s) avons-nous à demander au Seigneur, quel (s) pas avons-nous à franchir ?

 Jean-Marc Boissard, prêtre

 

 

Agenda du 16 août 2020

Samedi 8 AOÛT

 VILLERS-BRETONNEUX -18h30 – messe anticipée

DAOURS- 18h30 – Célébration de la Parole de Dieu

Dimanche 9 AOÛT

CORBIE –– 10h30- messe dominicale


FÊTE DE l’ASSOMPTION

VENDREDI 14 Août

20h30 – Veillée et procession Mariale –

Eglise de VAIRE sous CORBIE ( et non à l’Abbatiale qui est indisponible )

Samedi 15 Août

10h30- Messes à BONNAY – QUERRIEU et VILLERS-BRETONNEUX


Dimanche 16 août

10h30 Messe à VILLERS-BRETONNEUX


Mercredi 19 août 2020

 18h – messe à la Chapelle Sainte Colette


Samedi 22 août 2020

18h30 Messe anticipée à CORBIE

18h30 Célébration de la parole à VILLERS-BRETONNEUX


Dimanche 23 août 2020

10h30 Messe à QUERRIEU

Avec Marie, oser l’action de grâce

Avec Marie, oser l’action de grâce

La femme est porteuse de vie, « porteuse de la vie de Dieu », nous dit la Bible. Elle est cette figure offerte, ce beau et grand cadeau de Dieu qui se réalise avec Marie, annoncée dans l’Apocalypse de Saint Jean.

Assomptée, c’est à dire, élevée corps et âme dans la Gloire du ciel, près du Père, nous la vénérons et nous la prions en cette fête de l’Assomption.

En faisant irruption dans la vie d’une jeune femme de Galilée, Dieu s’est fait proche, se révélant « Dieu avec nous », et même « Dieu en nous ». C’est donc Lui, le trésor caché qui se révèle par son incarnation. La Vierge Marie enfante pour l’humanité le messager de la Bonne Nouvelle. C’est en Lui et par Lui, Christ-Jésus, Dieu fait homme, que nous recevons le souffle de la vie divine. Il est notre Berger, notre Salut, notre bonheur et notre solide espérance contre les forces contraires, celles du mal et des puissances de mort. La vie de Dieu en nous est plus forte que tout (St Paul).

Marie en est consciente : « Le Puissant fit pour moi des merveilles, Saint est son nom ! » Par sa prière du Magnificat, elle rend grâce à Dieu pour l’intervention qu’Il fit dans sa propre vie. Avec elle, osons rendre grâce, à notre tour, de tout ce que Dieu fait de beau et de grand dans nos vies.

 Jean-Marc Boissard, prêtre

 

 

Lourdes en Somme : méditation de Don Edouard

A l’occasion de cette semaine du 15 août nous pouvons lire ou relire les méditations proposées lors de la semaine de Lourdes dans la Somme.

Voici la quatrième et dernière


L’Immaculée Conception

Méditation de Don Edouard.

Je suis « l’Immaculée Conception ».

Qu’est-ce que cela signifie pour moi aujourd’hui ? Je suis » l’Immaculée Conception ».

Est-ce que ça veut dire que Marie est inaccessible, elle a marché sur la terre, sur la pointe des pieds, elle a juste effleuré ou est-ce qu’elle a vraiment vécu ma condition d’homme, ma condition d’humanité comme le Christ l’a vécue. ? D’ailleurs vous savez le Christ, lui qui était de condition divine, ne retint pas, pour lui, cette condition divine, mais il s’est fait obéissant, obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix. Il est descendu, il s’est abaissé et après il a été exalté mais il a connu l’obéissance à son père jusqu’à même devenir esclave, il a pris sur lui le péché des hommes.

Et Marie, elle a été humaine, elle qui est « l’Immaculée Conception », elle a participé comme le Christ à l’obéissance à Dieu et elle a pris toute notre humanité dans toutes ses dimensions, elle n’a pas fait semblant d’être une femme pétrie de la terre. On le voit très bien dans sa relation avec son fils, elle, qui a vécu tous les grands mystères de la Foi : l’Incarnation, le Mystère Pascal, la mort et la Résurrection du Christ et puis la Pentecôte. Elle, qui a tout vécu du Mystère du Christ, elle est très proche de nous. Et pour nous, c’est important parce que nous pouvons être disciples de Marie, qui elle-même disciple du Christ qui lui-même obéit à son père.

Vous voyez, on peut rentrer dans ce grand mouvement, une adhésion à la volonté.

Regardons un petit peu plus la Vierge Marie, elle, dont le vieillard Syméon a dit, vous vous souvenez, à la présentation au temple : « Un glaive de douleurs te transpercera le coeur, un glaive de douleurs ! »

Marie, elle a participé vraiment à la souffrance du Christ et à son obéissance.

Je me souviens de cette scène qui m’a beaucoup marquée, de Jésus retrouvé au temple après trois jours. Vous vous souvenez de ce que dit Marie. Elle dit : « Vois, ton père et moi, comme nous étions angoissés en te cherchant ».

Mais Jésus dit : « Mais je dois être aux affaires de mon Père. Ne savez-vous pas que je dois être aux affaires de mon Père ? » Alors il aurait été soumis, obéissant. Mais Marie a reçu cette première humiliation de son fils qui lui dit : « Je ne suis pas seulement à toi, Marie, je ne suis pas seulement à Joseph, mais je suis aux affaires de mon Père ».

Elle l’avait déjà, je pense, pressenti au moment de l’Adoration des Mages, quand ils ont apporté l’or, la myrrhe et l’encens. Elle a déjà senti que son fils ne lui appartenait pas totalement.

Souvenez-vous d’autres scènes, à Cana, le premier signe de Jésus. Quand Marie essaie d’indiquer : « Ils n’ont plus de vin »

« Femme, qu’y a-t-il entre toi et moi »?

Vous croyez que Marie n’a pas reçu cela avec amertume, avec douleur dans sa vie de femme ? Elle a progressé dans la Foi, elle a suivi son fils sur le chemin mais elle a dû accepter aussi ce dépouillement, cette purification de ce qu’elle est dans son humanité, elle qui est une disciple aussi et qui a besoin de vivre le fait d’être émondée, comme la vigne a été émondée , cette parole qui est comme un glaive de douleur, cette parole l’a émondée dans son chemin de foi, de dépouillement, de ce qui était sa volonté propre et elle a dû donner son fils. C’est vraiment un chemin de vie spirituelle, à l’école de celui qui a lui-même appris à faire la volonté du Père. « Femme, qu’y a-t-il entre toi et moi » ?

Alors le Seigneur Jésus fait ce qu’elle a indiqué puisque il va changer l’eau en vin, même elle retient, elle médite toutes ces choses dans son cœur, quand elle a retrouvé son fils à douze ans, quand elle est à Cana, elle médite tous ces événements, ces paroles dans son cœur, mais elle les vit aussi comme une souffrance, un détachement.

Souvenez-vous de cette parole : vous savez : Marie est avec les cousins, on appelle cela les frères de Jésus, les cousins de Jésus, avec sa parenté, et Jésus passe un peu pour un fou. Jésus ne mange pas, il n’avait pas le temps de manger, la nuit, il ne dort pas, il prie, il rassemble des gens autour de lui, il a une réputation qui commence à grandir, et bien Marie vient le chercher : « Ta mère et tes frères sont là-dehors qui cherchent à te parler ».

« Qui sont ma mère et mes frères » ?

Vous entendez, vous, je pense à celles qui m’écoutent et qui sont mères, votre enfant qui vous dit : « Mais qui est ma mère » ?

Ma mère, c’est plutôt celui qui écoute la Parole de Dieu et qui la met en pratique. Quelqu’un lui avait dit : « Heureuse celle qui t’a conçu et qui t’a allaité » ! Et Jésus dit : « Heureux plutôt celui qui écoute la Parole de Dieu ».

Et c’est des petites paroles crucifiantes que Marie a vécues parce qu’elle a été entraînée dans ce grand mouvement d’abaissement que son fils a vécu lui-même, le dépouillement de lui-même pour faire la volonté du Père. IL a appris la volonté du Père.

Pensons aussi à ces saintes femmes qui entouraient Jésus pendant toute sa mission. Vous savez, elles l’aidaient de leurs biens, elles s’occupaient de la vie du groupe, elles s’occupaient de Jésus, peut-être qu’elles s’occupaient de ses vêtements, elles faisaient les courses, peut-être qu’elles prévoyaient un peu les déplacements. C’est un peu le rôle d’une mère, en plus, lui c’est son fils unique, et c’est un fils unique qui n’est pas marié. Et bien Marie apprend aussi le dépouillement de laisser son fils à d’autres femmes qui vont s’occuper de lui. Ce n’est pas si simple, on va mettre des petits détails comme cela, de cette purification, que va vivre la Vierge Marie jusqu’au pied de la croix.

« Voici ton fils ».

D’une certaine manière, je ne suis plus ton fils et au pied de la crois, Jésus dit à Marie : « Voici ton fils » en parlant de Jean, le disciple que Jésus aimait. Encore un signe de dépouillement, d’apprentissage de la volonté. L’agonie que Jésus a connue au Jardin des Oliviers : « Père, que cette coupe s’éloigne loin de moi » !

Est-ce que Marie ne l’a pas connu, elle aussi ce dépouillement progressif, elle qui suivait le Christ mais qui devait s’en détacher ? Elle, qui avait, toute sa place dans le cœur de son fils, mais elle a été un modèle de la Foi, un modèle de l’Espérance, un modèle de la Charité, un modèle de disciple, qui apprend à faire la volonté d’un autre, qui apprend qu’il y a plus de joie à donner qu’à recevoir, y compris de la part de son fils, y compris de la part de Dieu.

Donc Marie, vraiment, c’est un modèle de cette parole de Dieu que nous aimons, qui nous purifie, qui nous fait grandir, qui nous dépouille de ce qui fait notre « moi » égocentrique, qui nous ouvre à la volonté de Dieu, qui, nous ouvre à la volonté du Christ

Alors avec Marie, je suis ce chemin de dépouillement, oui elle est « l’Immaculée Conception », mais elle est vraiment humaine, elle est vraiment femme, elle vit une vie spirituelle, elle est guidée, elle est formée par son fils.

Et moi, je veux être formé par Marie ou en Marie, à l’école du Christ, pour être un vrai disciple, pour apprendre aussi le chemin de la croix, le chemin du Mystère Pascal, qui est le seul chemin qui ouvre vraiment le Salut et qui fait que Marie est un témoin pour aujourd’hui.

Marie est un témoin pour aujourd’hui.

 

Lourdes en Somme : méditation de Bertrand Ledieu

A l’occasion de cette semaine du 15 août nous pouvons lire ou relire les méditations proposées lors de la semaine de Lourdes dans la Somme.

Voici la troisième


L’Immaculée Conception

Méditation de Bertrand Ledieu :

Je suis « l’Immaculée Conception ».

Ces mots sont mystérieux tels que Bernadette les reçoit de la Vierge Marie à Lourdes, mais Marie sait parler le langage qui peut rejoindre cette toute jeune fille. Elle ose dire, en patois basque, qu’elle est « l’Immaculée Conception ». Alors la première chose que je retiendrai, c’est que « l’Immaculée Conception », le dogme de l’Immaculée , ce n’est pas ce qui coupe Marie de nous, ce qui sépare Marie de nous, sinon pourquoi se serait-elle intéressée à la plus petite qui était à Lourdes, selon les propos mêmes de Bernadette Soubirous, sinon pourquoi se serait-elle risquée à parler la langue de cette enfant, oser dire des mots de théologien, des mots d’une grande complexité peut-être pour nous, à une toute petite et dans la langue qu’elle sait entendre, qu’elle sait parler et dans laquelle elle osera faire l’annonce de sa rencontre à son curé.

Alors oui « l’Immaculée Conception », ce n’est pas ce qui ferait de Marie une super femme, habitée d’un super pouvoir, celui d’ être à l’abri de tout péché, on dirait un peu vite et un peu mal «  parfaite » donc là encore c’est vrai ce que nous sommes.

Or, le dogme de « l’Immaculée Conception », je ne vais pas l’exposer en quelques mots, mais je retiendrai une intuition toute personnelle pour dire justement que ce dogme ne dit pas que Marie est radicalement différente, autre, loin de nous. Elle serait plutôt cette humanité réconciliée déjà avec Dieu, libérée.

Pour moi, « l’Immaculée Conception » dirait que Marie est la femme parfaitement libre dans toute la vie, libre dans notre histoire. Dieu lui a donné la liberté d’être même préservée du péché, de ce qui nous rend esclave, esclave de nos égoïsmes, esclave de nos peurs, esclave de nos morts, ce qui nous retient, ce qui nous abîme.

Et « l’Immaculée Conception », ce n’est pas exprimé d’une manière claire et sensible, nous est révélé même dans la Parole surtout si on suit les leçons de Saint Luc.

Qu’est-ce que nous dit Luc dans l’Annonciation à la Vierge Marie ?

La liberté pour dire « oui ». Ce « oui », il vient d’elle, il vient de cette liberté que Dieu lui a accordée. Marie n’est pas la petite chose qui obéit à Dieu. Marie n’est pas une espèce de robot programmé par Dieu dès avant sa conception pour être un ventre parfait pour son Fils. Non, Marie est une femme libre et on l’entend depuis un moment dans le chant du Magnificat, dans son chant, une femme libre, pleine de vie, qui choisit librement, sans contrainte. C’est un vrai consentement de dire « oui » au projet de Dieu.

Je suis celle qui dit : Je suis « l’Immaculée Conception », je suis celle qui est libre. Et Marie, du coup, elle est proche de nous, elle nous ouvre un chemin qui dit : « Tu peux être libre, dans le consentement d’amour à Dieu » et elle nous dit en écho à son fils déjà que la vraie liberté, elle se situe dans la manière dont nous aimons, que Dieu nous a fait comme être pour aimer et puis :

Je suis « l’Immaculée Conception », dit la Vierge, c’est peut-être aussi l’invitation pour nous, et c’est un prêtre qui ose le dire, et bien modestement, à regarder aussi toute la dimension de la part féminine de l’Eglise. L’église se dit aussi au féminin. Marie, et le Pape François l’a rappelé, est Mère de l’Eglise. Mère, femme, tout n’est pas dit dans le fait qu’elle est mère, elle est aussi femme. Cette femme, cette jeune femme, pleine de liberté, pleine d’espérance, prête au défi, même si le Magnificat est un texte qui reste, je crois, mystérieusement très subversif.

Alors la démarche de contemplation du mystère de l’Immaculée Conception est peut-être aussi une démarche d’émerveillement devant tout l’engagement féminin de l’église.

Marie et Bernadette sont deux belles images de cet engagement, une invitation aussi, peut-être à plus reprendre au sérieux, la question de la place de nos femmes, de nos sœurs, de nos mères, de nos filles dans l’église et dans le projet de Dieu. Le projet de Dieu n’est pas que l’œuvre d’un Moïse, des prophètes, des rois, mais aussi de tant de femmes que Marie nous invite à redécouvrir, des Ruth,… tant et tant d’autres et même jusqu’à regarder d’une manière réconciliée Eve, qu’on accable un peu bien vite, parce que le fameux péché originel dont Marie est préservée n’est pas que le péché d’Eve, c’est le péché d’Adam et surtout une blessure dont tous les deux sont victimes et toute notre humanité est victime et dont le Christ vient nous guérir, nous rendre la vraie liberté , la liberté pour aimer.

Alors oui, Marie n’est pas celle qui, séparée dans la solution au ciel, celle qui serait trop lointaine, mais celle qui, à l’image de son Fils, veut être la plus proche et nous dit toujours : « Faites tout ce qu’Il vous dira ».

La fête de l’Immaculée Conception » nous dit : « Regarde le Christ, le libérateur de nos vies, regarde-le, pour ce que tu es, la grâce d’être homme ou femme, la grâce d’être enfant devant Dieu, une grâce qui fait de l’homme et de la femme aussi des égaux, une grâce qu’il nous faut toujours retrouver. Dieu a voulu sauver toute l’humanité en plaçant ainsi par les visages et l’unité, le masculin en Jésus et sauver l’humanité aussi dans le consentement du fait humain, mais soyons justes : quand Marie parle, elle ne parle pas que pour les femmes, mais aussi pour elles, mais aussi pour l’humanité, pour chacun d’entre nous.

Alors il y a peut-être aussi ce mystère de réconciliation à contempler dans le monde et dans l’église, sur le rôle de l’homme et de la femme dans le projet de Dieu, des égaux qui construisent l’église, qui font croire au Royaume de Dieu.

Beaucoup de choses se sont dites entre Marie et Bernadette, entre l’Immaculée Conception  et une petite fille d’Eve, des paroles de tendresse, des paroles de réconciliation, des paroles d’espérance.

Après cette année compliquée, entendre Marie dire : Je suis l’Immaculée Conception, c’est aussi dire : Dieu est le libérateur de nos confinements, le libérateur de nos angoisses, celles des malades, celles des plus fragiles, celles de tous ceux qui ne seront jamais forts.

C’est dans l’amour que Dieu nous offre en Jésus, cet amour qu’elle consent pleinement, la Vierge Marie.

Lourdes en Somme : méditation de Monseigneur Leborgne

A l’occasion de cette semaine du 15 août nous pouvons lire ou relire les méditations proposées lors de la semaine de Lourdes dans la Somme.

Voici la seconde


L’Immaculée Conception

Méditation de Monseigneur Leborgne.

L’Immaculée Conception, l’expression peut paraître étrange aujourd’hui. Certains y tiennent plus que tout, et d’autres sont un peu effrayés.

Je me souviens de cette femme qui me disait : « Mais Père, le péché de chair n’est permis que dans le mariage ». Je lui ai fait répéter pour être sûr d’avoir bien entendu ce qu’elle disait. Elle pensait donc que la sexualité était toujours mauvaise et éventuellement permise dans le mariage.

L’Immaculée Conception, la conception, l’Immaculée, la pureté, comme si l’église avait peur de la sexualité. Le dogme de l’Immaculée Conception renvoie à toute autre chose.

Marie est née de Joachim et Anne. Ils ont dû s’aimer d’une manière que je ne connais pas, il y a toujours des dimensions culturelles dans l’amour. Mais ça a dû être une très belle histoire d’amour. En tous les cas Marie est née du don de Joachim et Anne qui est passée par le don des corps, il n’y a aucun doute là-dessus que c’était une très bonne chose.

Mais l’Immaculée Conception, renvoie à toute autre chose

Que soy era immaculada councepciou.

Je ne suis pas sûr de parler très bien le patois bigourdan, mais Marie le parlait nettement mieux quand elle s’est adressée à Bernadette lors des apparitions.

Je suis l’Immaculée Conception, le dogme est défini quatre ans auparavant. Bernadette, nous le savons, ne peut pas le connaître et ne sait pas ce que cela veut dire. Elle entend ces mots qu’elle va aller répéter au curé de Lourdes qui va du coup basculer. Il était très réservé par rapport à ce que disait Bernadette, il va devenir son premier soutien.

Que soy era immaculada councepciou, je suis l’Immaculée Conception.

Pour comprendre ce dogme, c’est-à-dire cette vérité de Foi qui ouvre sur la plénitude du Mystère de Dieu : un dogme n’a pas été défini par le Pape tout seul dans sa bulle. Il a consulté tous les évêques du monde, et il reprend une tradition très ancienne dans l’église et donc le dogme de l’Immaculée Conception peut être compris dans le fait qu’il a été confirmé par Marie auprès de Bernadette, une petite, une pauvre, la pauvre de Lourdes. Dans le Mystère, la réalité, le dogme de l’Immaculée Conception, ce qui est désigné, c’est un mystère d’humilité, c’est-à-dire, non pas d’écrasement mais de réceptivité, d’ouverture, de disponibilité.

Marie, depuis sa conception, depuis qu’elle a été conçue dans l’amour de Joachim et Anne par une grâce spécifique de Dieu anticipée de la Résurrection, a été pleinement disponible au don de Dieu. Cette vie est tellement disponible, totalement disponible. L’écriture en a une trace : Elle est comblée de grâce. La plénitude, elle en est comblée, il n’y a pas une place en Marie pour autre chose que la grâce mais le fait qu’elle y soit complètement disponible lui fait dire un « oui » total à Dieu et lui fait devenir une femme d’une liberté, d’une audace incroyable, au point qu’elle ne sera pas surprise quand Dieu s’adressera à elle. Étonnant l’ange s’adresse à elle à l’Annonciation.

Qui d’entre nous a l’habitude de voir un ange ? Elle, elle n’est pas surprise. Elle est surprise par l’annonce mais pas par la rencontre de l’ange et elle ne met pas en doute, elle fait confiance. Elle n’est pas idiote. Elle interroge.

Comment cela va-t-il se faire ? Elle a confiance et elle a envie de comprendre pour aller plus loin. Elle est pleinement disponible au don de Dieu. Sa vie est depuis le commencement un « oui » qui s’épanouit de « oui » en « oui » et qui, ce faisant, en fait une femme profondément libre qui peut choisir Dieu, et tellement libre qu’elle en devient audacieuse et qu’elle nous donne le Christ.

Je suis l’Immaculée Conception, c’est un appel pour chacun d’entre nous. Marie, lui demander la grâce de cette humilité, c’est-à-dire de ce décentrement de nous-mêmes, non pas pour nier ce que nous portons comme promesse mais au contraire pour que notre vie devenant un « oui » total à Dieu puisse épanouir tout ce que Dieu y a mis, comme promesse, comme chemin, comme espérance.

Je suis l’ Immaculée Conception ne fait pas de Marie une extraterrestre, elle est la première en chemin, celle qui nous entraîne dans son humanité pour dire un « oui » total et définitif à Dieu, celle qui nous dit, que dans notre humanité, ce « oui » est possible et qu’il apporte la joie, qu’il est le chemin de la Vie Eternelle.

Je suis l’Immaculée Conception.

Que le Seigneur par Marie vous bénisse, soit votre force et votre joie.

N’ayez pas peur avec Marie de dire « oui ». Vous ne serez jamais déçus.